Introduction
Le déficit en hormone de croissance (DHC) chez l'adulte peut se manifester à l'âge adulte ou apparaitre durant l'enfance, sous forme de DHC isolée ou associé à d'autres déficits hormonaux. Le déficit en hormone de croissance chez l'adulte résulte généralement d'une lésion de l'hypophyse ou de l'hypothalamus. La Growth hormone (GH) ou hormone de croissance en français est souvent indétectable chez les sujets normaux et le DHC ne peut donc pas être diagnostiqué à l'aide d'une seule mesure aléatoire de la GH.
En général, un test de stimulation est nécessaire.(1)
Comment fait-on le diagnostic de déficit en hormone de croissance ?
L’hormone de croissance (GH) est sécrétée par l’hypophyse essentiellement la nuit. Les taux varient sur 24h et sont faibles dans la journée. Une simple prise de sang ne permet pas d’évaluer le taux d’hormone de croissance. Un test qui stimule la sécrétion de la GH au niveau de l’hypophyse est donc nécessaire. Différents tests peuvent être effectués pour stimuler la sécrétion d ’hormone de croissance. Ces tests sont effectués en hôpital de jour. On considère que le test est normal lorsque la valeur maximale de GH est supérieure à 20 μUI/ml.(2)
Parmi les tests provocateurs classiques, l'arginine et le glucagon seuls ont été indiqués comme tests alternatifs, bien qu'ils soient moins discriminants que le test de tolérance à l'insuline (ITT). L'administration combinée de growth hormone-releasing hormone (GHRH) et d'arginine a été recommandée comme alternative à l'ITT, principalement en raison de sa spécificité marquée. L'ITT a été indiqué comme le test de choix et le GHD sévère défini par un pic de GH inférieur à 3 microg/L.(4)
D'un point de vue biochimique, bien que des taux normaux d'insulin-like Growth Factor 1 (IGF-I) n'excluent pas un GHD sévère, des taux très bas d'IGF-I chez des patients fortement suspectés de DHC (c'est-à-dire des patients souffrant d'un DHC sévère apparu dans l'enfance ou d'un hypopituitarisme multiple acquis à l'âge adulte) peuvent être considérés comme des preuves définitives d'un DHC sévère ; ces patients devraient donc se passer de tests provocateurs. (4)
Pour affirmer un déficit en hormone de croissance, il faut que la valeur maximale de la GH soit inférieure à un certain seuil lors de deux tests différents de stimulation. Mais ces tests présentant des limites, c’est également sur l’association à d’autres arguments que l’on va affirmer le diagnostic de déficit en hormone de croissance.(2)
Quels sont les symptômes du déficit en hormone de croissance ?
Le déficit en hormone de croissance se manifeste par divers symptômes changeants, tels qu'une baisse d'énergie, une modification de la composition corporelle, l'ostéoporose (réduction de la densité minérale osseuse), une diminution de la force musculaire, des anomalies lipidiques comme une hausse du mauvais cholestérol (LDL), une résistance à l'insuline et une altération de la fonction cardiaque.(3)

Ce qu’il faut retenir
La DHC de l'adulte résulte généralement d'une lésion de l'hypophyse ou de l'hypothalamus.(1)
Le diagnostic de DHC de l'adulte doit être démontré biochimiquement par des tests provocateurs dans le contexte clinique approprié. Les patients suspectés de DHC adulte avec des taux d'IGF-I normaux doivent être examinés par des tests provocateurs. L'ITT (test de tolérance à l'insuline) reste un test de référence, mais il faut reconnaître que d'autres tests sont aussi fiables que l'ITT (4)
Il est important de noter que les causes de la petite taille sont nombreuses. Elles ne sont pas seulement liées à un déficit en hormone de croissance, elles peuvent aussi être secondaires à une autre pathologie.(3)
- M Doga, S Bonadonna, M Gola, G Mazziotti, A Giustina. Growth hormone deficiency in the adult. 2006. Volume 9(4). 11-305 pages. Doi: 10.1007/s11102-006-0410-y
- Afssaps- Rapport du contrôle de marché des dispositifs médicaux de diagnostic in vitro de dosage de l’hormone de croissance (GH). Janvier 2016. Consulté le 22/04/2023
- National Organization for Rare Disorders. Growth Hormone Deficiency. 2016. Disponible sur le site de l’organisation Nationale des Maladies Rares. Consulté le 09/06/2023
- E Ghigo, G Aimaretti, G Corneli. Diagnosis of adult GH deficiency. Fevrier 2008. Volume 18(1). 1-16 pages. Doi:10.1016/j.ghir.2007.07.004