Introduction
L’acromégalie peut être évoquée par le médecin face à une personne qui présenterait des manifestations visibles de la maladie (grossissement des mains et des pieds, épaississements des lèvres, grossissement de l’os frontal…).(1)
L’acromégalie peut être évoquée par le médecin face à une personne qui présenterait des manifestations visibles de la maladie (grossissement des mains et des pieds, épaississements des lèvres, grossissement de l’os frontal…). Mais en général, les symptômes apparaissant très progressivement, le diagnostic est souvent posé plusieurs années après l’apparition des premières manifestations.(1)
Le diagnostic de l’acromégalie repose sur le dosage de l’hormone de croissance (GH, « Growth Hormone » en anglais) réalisé grâce à une prise de sang. Cependant, la production de cette hormone est irrégulière et plusieurs tests sont nécessaires pour confirmer l’excès de production de GH. Les médecins dosent également une autre hormone, l’IGF-1 (« Insulin-like Growth Factor-1 ») dont la concentration est corrélée à celle de l’hormone de croissance.(1,2)
L’examen qui permet de confirmer le diagnostic d’acromégalie est le « test de freinage par le glucose ». Normalement, c’est-à-dire en l’absence d’acromégalie, l’augmentation du taux de glucose dans le sang provoque une baisse de la sécrétion d’hormone de croissance. Le test va donc consister à faire boire au patient une boisson sucrée et de mesurer ensuite, environ toutes les demi-heures, le taux d’hormone de croissance dans le sang. En cas d’acromégalie, l’hormone de croissance n’est plus contrôlée et son taux reste constant malgré l’apport de glucose.(1)
Le bilan une fois le diagnostic établi
Une fois le diagnostic établi, un triple bilan est nécessaire :(3)

Un bilan tumoral
L’acromégalie étant le plus souvent liée à une tumeur bénigne (adénome) de l’hypophyse, un examen radiologique du cerveau par IRM sera prescrit.(2)
Un bilan hormonal
afin de vérifier si, en plus de l’hypersécrétion de GH, l’adénome n’est pas responsable d’une modification des autres fonctions de l’hypophyse. Les taux d’hormones thyroïdiennes, surrénaliennes, sexuelles ainsi que celui de prolactine sont mesurés.(1,3)


Des examens complémentaires à la recherche des complications de la maladie, notamment :
- Examens biologiques : sanguins (pour détecter un diabète, une dyslipidémie, des anomalies hormonales, comme une hyperthyroïdie…) et urinaires,
- Examens d’imagerie médicale : échographies, radiographies,
- IRM, ostéodensitométrie (pour vérifier l’état des os, du cœur, du système digestif et des reins,
- Pression artérielle (pour détecter une hypertension artérielle),
- Examen dentaire,
- Enregistrement du sommeil (pour détecter une apnée du sommeil),
- Recherche d’un syndrome du canal carpien,
- Examen oculaire (champ visuel).(1,4)
Ce qu’il faut retenir
Le diagnostic de l’acromégalie, caractérisé par une surproduction d’hormone de croissance, repose sur des tests sanguins pour mesurer les niveaux de GH et d’IGF-I, ainsi que sur un test de freinage par le glucose pour confirmer l’absence de régulation hormonale. Une fois le diagnostic établi, un bilan complet comprenant un examen radiologique du cerveau par IRM, des mesures hormonales et d’autres examens complémentaires tels que des tests sanguins, des examens d’imagerie médicale, des examens dentaires et des tests de pression artérielle est nécessaire pour évaluer les éventuelles complications associées à la maladie.
- L’acromégalie. Encyclopédie Orphanet Grand public.
- Chanson P et al. Acromégalie. Presse Med. 2009 ; 38 : 92-102.
- Collège des Enseignants d’Endocrinologie, Diabète et Maladies Métaboliques (CEEDMM). Support de cours. Item 220 : Adénome hypophysaire. 2010-2011.
- Chanson P et al. Consensus français sur la prise en charge de l’acromégalie. Annales d’Endocrinologie, 2009 ; 70 : e9-e22.